PORTRAIT N°4 : Mélanie Collin

 #monprojetpourlafilierebois

Ces dernières semaines, je suis partie à la rencontre d’hommes et de femmes engagés et investis professionnellement au sein du secteur forêt-bois, dans des projets tous différents tant sur le format, le statut juridique que leurs objectifs… mais partageant aussi une même ambition : celle d’apporter des solutions concrètes à une problématique identifiée de la filière. Les prochains articles de ce blog seront donc consacrés à ces échanges. Partons ensemble à la découverte de ces nombreuses initiatives et des personnes qui les portent. Nous découvrirons par quelles étapes ils et elles sont passés, leurs difficultés, leur succès, leurs conseils, etc… 

Mélanie Collin
Arborescence

Mélanie Collin

Mélanie Collin a été journaliste, puis attachée parlementaire.

Depuis juillet 2020, elle est chargée de projet Filière forêt-bois à la Maison de l’Emploi du Grand Nancy pour le projet Arborescence.

logo arborescence

Pouvez-vous me présenter votre projet, pourquoi ce projet, et en quoi il apporte une réponse concrète à une des problématiques de la filière forêt-bois ?

Pour replacer cette mission dans son contexte, il faut savoir que La Métropole du Grand Nancy, en partenariat avec d’autres acteurs lorrains, et son projet Des Hommes et Des Arbres (DHDA) ont été lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Territoires d’Innovation de Grande Ambition ». C’est un projet ambitieux consacré à la place des arbres dans notre quotidien, notre environnement et notre économie.
Ainsi aux côtés d’une trentaines de projets retenus dans DHDA, la mission d’Arborescence, mené par les 8 maisons de l’emploi du Grand Est, et en collaboration avec Fibois Grand Est, est de réaliser une Gestion prévisionnelle des Emplois et des Compétences interterritoriale (GPEC) sur la filière forêt-bois.

logo maison de l'emploi grand est
Des-Hommes-et-des-Arbres_large
Fibois Grand Est

L’objectif est d’anticiper les besoins en compétences et de redynamiser la filière forêt-bois.
Cette démarche est inédite en France.

Elle se déroule en 2 étapes :

La réalisation d’un diagnostic qui dresse un état des lieux de la filière et de ses besoins grâce à des rencontres avec des entreprises situées sur tous les segments de la filière : exploitation forestière, scierie, ameublement, construction, industrie papetière… Le but de ces rencontres est d’interroger les chefs d’entreprise mais aussi et surtout de les mobiliser dans le projet.

La réalisation d’un diagnostic qui dresse un état des lieux de la filière et de ses besoins grâce à des rencontres avec des entreprises situées sur tous les segments de la filière : exploitation forestière, scierie, ameublement, construction, industrie papetière… Le but de ces rencontres est d’interroger les chefs d’entreprise mais aussi et surtout de les mobiliser dans le projet.

L’anticipation des mutations de la filière sur 10 à 20 ans pour répondre aux besoins actuels et futurs, via des actions expérimentales et la mise en place d’un plan d’actions global.

 Pour réaliser cette mission nous allons chercher tous types d’entreprises :
• des très petites, elles sont nombreuses ;
• des plus grandes, sources d’emplois diversifiés ;
• et sur tous les secteurs d’activités !

A quel stade du projet en êtes-vous ?

La mission est pluriannuelle et s’étale sur au moins 3 années. Elle a été lancée en novembre 2019.

Au total ce sont 80 entreprises qui ont été rencontrées par les 8 Maisons de l’Emploi.
Pour ce qui concerne la Maison de l’Emploi du Grand Nancy, je continue toutefois d’aller à leur rencontre : il y a des secteurs avec lesquels je n’ai pas encore beaucoup échangé. Dernièrement j’ai pu rencontrer un tonnelier.

De ces échanges se sont dégagés 3 axes sur lesquels il faut travailler :

L’orientation, pour pallier la méconnaissance des métiers du bois et à l’image négative qu’elle peut parfois véhiculer.

La formation, pour mettre en adéquation les dispositifs face aux besoins en entreprise.

Par exemple : les entreprises ont peu de recours aux OPérateurs de COmpétences (OPCO)  pour la formation et la montée en compétences de leurs salariés.

Les Ressources Humaines, en travaillant sur tous les aspects RH qu’une entreprise peut rencontrer. Proposer aux TPE un accès simple à un ensemble d’outils RH ainsi qu’à une information de premier niveau sur les programmes publics d’aide aux entreprises : par exemple la création ou mise à jour de fiches de poste dans des TPE, la fidélisation des salariés grâce à des primes ou des chèques vacances, ou encore l’intégration du numérique dans leur activité au quotidien.

1 – L’orientation, pour pallier la méconnaissance des métiers du bois et à l’image négative qu’elle peut parfois véhiculer.
2 – La formation, pour mettre en adéquation les dispositifs face aux besoins en entreprise.
Par exemple : les entreprises ont peu de recours aux OPérateurs de COmpétences (OPCO) pour la formation et la montée en compétences de leurs salariés.
3- Les Ressources Humaines, en travaillant sur tous les aspects RH qu’une entreprise peut rencontrer. Proposer aux TPE un accès simple à un ensemble d’outils RH ainsi qu’à une information de premier niveau sur les programmes publics d’aide aux entreprises : par exemple la création ou mise à jour de fiches de poste dans des TPE, la fidélisation des salariés grâce à des primes ou des chèques vacances, ou encore l’intégration du numérique dans leur activité au quotidien.

Nous avons ensuite imaginé des actions à mettre en place, que nous validerons avec les entreprises. En voici quelques illustrations :

L’organisation de circuits de visites d’entreprises avec des demandeurs d’emplois, des jeunes de mission locale, des organismes d’insertion, des associations…
La création du “Mois du Bois” comprenant de nombreuses actions comme des visites de forêts qui pourraient être menées par l’ONF.
La mise en place de dispositifs de formation adaptés aux besoins : par exemple des formations express de plusieurs centaines d’heures en alternance avec des temps en entreprises, des stages en entreprises…
La promotion des 2 GEIQs (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification ) de Lorraine

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

La première des difficultés est d’obtenir l’adhésion des entreprises. Dans le cadre des rencontres, j’ai vu différentes réactions : certains ne veulent pas répondre car ils ont déjà participé à des projets de ce type, sans forcément en voir les retombées.

Au contraire, d’autres sont très partants dès le départ et me parlent beaucoup de leurs problèmes. Ce qui est agréable, c’est qu’une fois que le courant est passé, on sait que l’on pourra s’appuyer sur ces personnes pour la suite des opérations.

Il y a aussi la question de l’appartenance des entreprises à la filière forêt-bois. Tous n’ont pas la même relation vis-à-vis de la filière et cela se ressent beaucoup dans les échanges et les visions des chefs d’entreprises.

« Toutes les entreprises n’ont pas
la même relation vis-à-vis de la filière forêt-bois »

Enfin, nous travaillons sur 8 territoires différents avec 8 Maisons de l’Emploi qui ont parfois des compétences différentes et aussi l’interprofession Fibois Grand Est. Nous n’avons pas tous les mêmes contraintes, les mêmes ressources humaines et financières ou encore les mêmes modes de fonctionnement et de gouvernance. La représentation des entreprises n’est pas la même sur tous les territoires et les enjeux ne sont donc pas tous les mêmes pour tout le monde.

A la Maison de l’Emploi du Grand Nancy, nous avons un réel atout puisque nous formons un ensemblier avec la Mission Locale, nous travaillons en partenariat avec Pôle Emploi et les autres acteurs de l’économie. Nous avons également, dans le cadre de cette action et plus globalement, une bonne culture de partenariat avec la Maison de l’Emploi voisine de Terres de Lorraine.
Ceci étant dit, cette diversité pourrait être mise à profit pour bâtir un programme d’action régional riche et complémentaire.

« L’important est que tous les acteurs
travaillent en bonne intelligence »

Comment s’est passée la recherche de financements ?

Le premier financement d’Arborescence émane directement du projet DHDA. Lorsque la métropole du Grand Nancy et la communauté d’agglomération d’Epinal ont candidaté, je n’étais pas encore en poste.

Il va falloir maintenant financer les actions prévues au plan et, personnellement je n’ai pas encore d’expérience dans ce domaine.
Je pense que nous irons solliciter les fonds publics de l’Etat, des collectivités, des fonds européens mais également des sponsors privés.
Fibois Grand Est apporte également des contributions. Il existe différents dispositifs… il faut prendre le temps de les étudier !

Quel a été l’impact de la crise sanitaire ? (sur le projet, sur votre méthode de travail, votre organisation…)

Un des objectifs d’Arborescence était de rassembler largement les entreprises, les politiques et les institutionnels en novembre 2020 à Nancy. Cet événement devait présenter le diagnostic et engager des ateliers de concertation avec les entreprises pour une vision partagée du plan d’actions.
Malheureusement cet événement a dû être reporté à cause de la crise sanitaire. Les entreprises ont été sollicitées entre mi-juillet et mi-octobre 2020 et j’aimerais que cet événement ait lieu rapidement car sinon trop de temps aura passé entre ces deux actions.

Il est indispensable de faire un retour aux entreprises pour les garder mobilisées. S’il ne peut se faire en présentiel, au moins leur remettre un document complet sur l’avancée de notre travail. Nous travaillons à sa rédaction actuellement.

C’est donc cette partie du travail tourné vers l’extérieur qui est impactée. En interne nous avons l’habitude des visioconférences et le travail avance tout de même au rythme prévu..

Qu’avez-vous mis en place pour communiquer ? Est-ce que cela fonctionne bien ?

Pour Arborescence, nous avons fait appel à une agence de communication globale qui réalise diverses actions :

La rédaction d’un communiqué de presse pour le lancement de l’événement

Des idées de noms et de baseline

La réalisation de l’identité visuelle.

LOGOS_Arborescence

Cette agence a également travaillé sur le document qui sera prochainement diffusé, et qui concerne les avancées du projet. Si les conditions sanitaires nous le permettent, nous poursuivrons un travail commun pour un évènement en présentiel par la suite.
Des pages Linkedin et Facebook sont en cours de création, ce sera un moyen plutôt efficace d’avoir une vitrine du projet à l’instar d’un site web qui nécessite plus de temps pour l’alimenter.
Sur un volet communication interne de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy, nous réfléchissons à faire appel à un photographe et à une agence audiovisuelle pour réaliser des supports mettant en valeur nos actions de terrain, notamment les circuits de visites.

« Je suis convaincue de l’intérêt de faire appel
à des professionnels de l’image
pour faire toute la différence sur les rendus »

Sur un volet communication interne de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy, nous réfléchissons à faire appel à un photographe et à une agence audiovisuelle pour réaliser des supports mettant en valeur nos actions de terrain, notamment les circuits de visites.

Si vous aviez une baguette magique, et que vous pourriez avoir tout ce que vous souhaitez pour votre activité d’ici 1 an, que demanderiez-vous ?

Si j’avais une baguette magique, j’aimerais que les conditions sanitaires permettent enfin de rassembler des gens autour d’une même table !
Aussi j’aimerais réussir aisément à faire comprendre aux entreprises tout l’intérêt qu’elles ont à se mobiliser dans le projet Arborescence.

Que diriez-vous/quel conseil à quelqu’un qui a envie de monter un projet dans la filière forêt-bois ?

Je lui donnerai deux conseils : le premier serait d’anticiper et de bien programmer les différentes phases de son projet.
Le second serait de réussir à avoir l’approbation et la confiance des entreprises, deux éléments fondamentaux lorsque l’on souhaite travailler pour cette filière.

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